Olivier Reisinger 2017-2019

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Note de lecture "Espèces" n°44 : Lézard ocellé, Lapin et Ornithoptères

La revue d'histoire naturelle Espèces n°44 (juin-août 2022) révèle un lien peu connu entre le Lézard ocellé et... le Lapin de garenne.

Lézard ocellé et Lapin de garenne

Le Lézard ocellé est un commensal du lapin. C'est à dire que la présence et l'activité du lapin lui sont bénéfiques, mais le lézard n'apporte rien au lapin, mais il ne lui nuit pas non plus. C'est une "relation" entre deux espèces bénéfique dans un sens, et neutre dans l'autre.

Dans un milieu manquant d'abris et de caches, le lapin apporte au Lézard ocellé (qui ne peut pas creuser) ses terriers, où la cohabitation entre les deux espèces est possible. Le lapin, par sa consommation de végétaux (par ex des ligneux comme les filaires) maintient des milieux ouverts, prisés par le Lézard ocellé. Les crottes de lapins attirent des coléoptères coprophages, proies du lézard.

Le lapin est une espèce clé de voûte, "stratégique" pour tout un écosystème en "entretenant" un milieu et en servant de proies à pas mal de prédateurs. Il sert le gîte et le couvert et pas mal d'espèces dépendent de lui.

Plusieurs études ont montré que le Lézard ocellé peut être très lié à la présence des lapins et de leurs terriers (île d'Oléron par exemple). En Camargue, la régression des lapins (myxomatose, fièvre hémorragique) a provoqué la quasi-disparition des Lézards ocellés dont les observations sont devenues très rares, alors que l'espèce y était commune. Deux observations seulement au cours des 5 dernières années ! Les tentatives de réintroduction de lapins sont malheureusement assez décevantes.

La protection de la biodiversité doit tenir compte de ce genre d'espèces peu spectaculaires mais au rôle écologique important.

Ornithoptères et Aristoloches

Un autre article de la revue est consacré aux ornithoptères, papillons d'Asie et d'Océanie de la famille des Papilionidae à l'envergure parfois impressionnante (jusqu'à 28 cm).

Comme "nos" Diane et Proserpine, leurs chenilles dépendent d'Aristoloches. Il est à noter que la présence d'Aristoloches Sud-américaines d'ornementation dans certains parcs australiens sont de véritables pièges, car des femelles d'Ornithoptères viennent y pondre, mais leurs chenilles meurent, faute de pouvoir s'en nourrir.